Au commencement, l’entrepreneur a une idée lumineuse, il a trouvé le produit phare, la ‘niche’ sur le marché, il a fait un benchmark des besoins, il a identifié sa cible et dans la plupart des cas il a rencontré un partenaire qui a des compétences complémentaires.

Voici le témoignage d’un cadre supérieur qui nous explique avoir traversé différentes phases lors de son aventure entrepreneuriale ; phases évocatrices pour certains, sources d’inspiration pour d’autres, un partage d’expérience et de vécu pour tous.

1. La Lune de miel

C’est une période exaltante, où tout est possible, le projet porte littéralement le fondateur qui ‘déplace des montagnes’ pour que l’idée de départ se concrétise. La société est enregistrée, les plans de communication et de marketing sont lancés, les commerciaux vantent le produit, la première boutique est inaugurée. Puis la deuxième, puis la troisième. La marque est connue et reconnue.

2. Crise de croissance

Trois ans plus tard, la société rencontre des besoins de trésorerie plus élevés que prévu, ses besoins sont liés à l'accélération de sa croissance. De nouvelles nécessités financières apparaissent : augmentation du volume d'achats de matières premières, nécessité de recruter… Il faut du ‘cash’ pour pouvoir continuer à se développer. Le fondateur cherche des voies de financement : à ce stade, les banques ne prendront pas le risque de financer des besoins de trésorerie, ils se contenteront de contribuer au financement des investissements (correspondant comptablement à des immobilisations), alors le fondateur se tourne vers des « business angels ».

3. Les business angels ou les « Love money »

Les ‘Business Angels’ sont la plupart du temps de petites entreprises ou des particuliers qui investissent dans une entreprise innovante à fort potentiel. La confiance entre l’entrepreneur et son business angel doit être totale.

En plus de l’investissement financier, le business angel accompagne et met à la disposition de l’entrepreneur ses compétences, son expérience, ses réseaux et une partie de son temps. Il devient un véritable associé dont l'accompagnement est à forte valeur ajoutée, sans être intrusif dans la stratégie de l’entreprise. Le fondateur reste maître à bord de toute la stratégie.

4. Les fonds d’investissement

Deux ans plus tard, la société doit se développer à l’international pour continuer à exister. L’apport financier des business angels ne suffit plus. L’étape suivante est donc de faire ‘entrer’ un fonds d’investissement au capital de l’entreprise.

Ces fonds d’investissement prennent des participations (actions ou obligations) dans les sociétés dans lesquelles ils investissent et cherchent surtout à maximiser leurs plus values : ils ont un objectif de revente de leurs parts dans un temps déterminé.

5. Un choix stratégique pour le long terme

L’entrepreneur-fondateur est alors face à une décision complexe : pour que sa société reste compétitive, il doit accepter de perdre une partie de son pouvoir, de rendre des comptes et de justifier sa stratégie, son business plan... Ses valeurs, sa vision peuvent être remises en cause et les fondements de l’entreprise, l’ADN de la marque peuvent être en danger.

Dans le cadre de notre témoignage, l’entrepreneur après avoir validé la participation d’un fonds d’investissement au capital de son entreprise, a, quelques années plus tard, revendu sa société.

Alors, être un entrepreneur en solo, accompagné par des associés, supporté par des business angels ou porté par un fonds d’investissement, toutes les solutions sont possibles et envisageables.

« Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras accomplies. Alors, largue les amarres, sors du port, attrape les alizés par les voiles. Explore. Rêve. Découvre ». (Mark Twain).

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M.Rivière